Il y a ce garçon. 

Pas très beau, trop mince, le teint pâle, des lunettes plantées sur son nez, les yeux bleu délavé, les cheveux en bataille. Au premier abord tu te dis que c'est une putain de crevure, qu'il est du genre à claquer d'une pneumonie au moindre coup de vent, tout ton corps crie qu'il n'est pas un bon reproducteur, trop fragile, pas assez mâle... Il n'y aurait que ses jolis poignets qui te le ferais remarquer. 

Et puis il ouvre la bouche et c'est comme si un autre monde s'ouvrait devant toi. La politesse et la sympathie, l'ouverture d'esprit et l'autodérision, la vanne facile autant que le sourire. C'est comme si tout son corps s'enveloppait d'une aura inexplicable. En réalité ses yeux pétillent d'intelligence, ses gestes son plus gracieux : c'est l'esprit qui rend son corps séduisant.

On voudrait qu'il nous prenne dans ses bras, qu'il murmure à nos oreilles, tranquillité. On voudrait qu'il nous protège du monde entier, en nous faisant sourire, sérénité. On le voudrait comme meilleur ami, comme amoureux, comme âme soeur. Que la douceur de ses attitudes nous enveloppe, qu'il partage sa vie avec nous seul, parce qu'on sent bien qu'il nous rendrait les choses plus faciles. On voudrait le préserver des malheurs, lui parler durant des heures n'importe où, pour rien. 

Je tombe amoureuse toute les cinq minutes.

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