Mercredi 31 août 2011 à 13:05

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Il y a ce garçon. 

Pas très beau, trop mince, le teint pâle, des lunettes plantées sur son nez, les yeux bleu délavé, les cheveux en bataille. Au premier abord tu te dis que c'est une putain de crevure, qu'il est du genre à claquer d'une pneumonie au moindre coup de vent, tout ton corps crie qu'il n'est pas un bon reproducteur, trop fragile, pas assez mâle... Il n'y aurait que ses jolis poignets qui te le ferais remarquer. 

Et puis il ouvre la bouche et c'est comme si un autre monde s'ouvrait devant toi. La politesse et la sympathie, l'ouverture d'esprit et l'autodérision, la vanne facile autant que le sourire. C'est comme si tout son corps s'enveloppait d'une aura inexplicable. En réalité ses yeux pétillent d'intelligence, ses gestes son plus gracieux : c'est l'esprit qui rend son corps séduisant.

On voudrait qu'il nous prenne dans ses bras, qu'il murmure à nos oreilles, tranquillité. On voudrait qu'il nous protège du monde entier, en nous faisant sourire, sérénité. On le voudrait comme meilleur ami, comme amoureux, comme âme soeur. Que la douceur de ses attitudes nous enveloppe, qu'il partage sa vie avec nous seul, parce qu'on sent bien qu'il nous rendrait les choses plus faciles. On voudrait le préserver des malheurs, lui parler durant des heures n'importe où, pour rien. 

Je tombe amoureuse toute les cinq minutes.


Mardi 30 août 2011 à 11:29

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Cherche pas, je reviens d'un mois et demi de vacances : deux festochs, un sac à dos trop lourd, trop de retard sur les trains, un bronzage de berbère. 

On s'est fait insulté de bétail, j'ai croisé des gens de ma fac au Leclerc à 800 km de chez moi, un mois et demi à l'air libre retour dans cette ville enfermée dans ma piaule, autant de forfait qu'envie de retrouver le monde réel, j'me tape une toux de cancereuse, j'm'entends toujours pas avec la plupart des gonzesses, mon eau est devenue le houblon, plus de culotte propre obligée de porter mes maillots de bain, découverte de plusieurs villes en France, des cheveux irrécupérables, rencontré des tas de gens aux caractères si différents que je les aime tous, [...]

Oublie pas ton inscription à la fac, range tes chaussures, pourquoi tu m'as pas dis que tu partais, je pars à Lyon j'sais pas quand je rentre, tu fais chier de pas répondre aux sms, fais moi plaisir passe à l'autoécole pour l'assurance, putain t'as trop augmenté ta conso de clopes, t'iras chercher ton vélo au garage, faut qu'on aille à ton appart' déposer tout ça, ne me dis pas que tu repars encore, passe me voir, mange ça, blabla. 

Ca vous dis pas de me lâcher les ovaires un de ces quatre? 

Jeudi 14 juillet 2011 à 20:41

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Finalement, j'ai cru devenir vraiment débile à force de travailler. J'ai perdu un temps fou à répondre au téléphone sans pouvoir bronzer d'un pète. J'ai la gueule de novembre, et la dépression nerveuse au bord des yeux. 

Je suis nulle : je n'ai pas de rendement et j'en ai rien à battre. Les pauses de midi sont monstrueusement ennuyeuses, des mecs lobotomisés aux meufs trop bien zappées pour passer la journée derrière un écran d'ordi, moi pas lavée depuis trois jours, viens en vélo pour prendre l'air, passe par les quartiers chauds à 22h pour me sentir plus vivante, bois le 13 juillet et guinche sur du disco. Ok.


J'ai enfin vu Control et La Haine, y a Harry Potter au cinéma alors que je voulais voir Tomboy, j'ai eu la musique de Ghostbusters dans la tête toute une après-midi, à 20 piges je me fais engueuler pour le bordel dans ma chambre, j'ai faillit vomir en foutant des raviolis pourries à la poubelle et ça, à 5h du mat'. C'est bien le seul truc marrant qui m'est arrivé.

La photo, c'était le seul truc intéressant d'un musée londonien. Comme quoi tout est ennui. S'en est presque tragique.

Samedi 25 juin 2011 à 13:30

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Et puis tu sais quoi, ça m'arrive de pas avoir mon téléphone portable. Voilà.
Je suis pas joignable ni aux chiottes, ni sous la douche, ni quand je mange, ni au cinéma, quand je conduis, encore moins à la piscine, quand je baise, lorsque je bois un verre avec ma meilleure amie, à la plage, ça m'arrive même de pas répondre parce que je dors. T'façon j'ai jamais de forfait, je t'explique : je m'en tape d'être connectée au monde H24.

L'avantage d'être souriant, c'est l'effet miroir.

Je suis sûre que le conducteur de bus est content que tu lui rappelles que c'est un être vivant, pas seulement un mec payé pour faire le trajet à ta place et ce, toute la journée. La caissière doit être soulagée de voir qu'on lui accorde un regard autrement que pour tendre sa carte de fidélité. La secrétaire de la fac doit être enchantée lorsque tu lui dis qu'elle est efficace et que tu la remercies. L'agent d'entretien prend sans doute plaisir à ce que tu le salues dans un couloir, parce que c'est l'homme invisible grâce à qui t'as un bureau nikel. 

Je trouve en général les gens très cons. D'ailleurs peut-être que ton sourire ne fait aucun effet. Mais personnellement ça me rassure de me dire que certains le font par simple plaisir. 


Putain et cette musique c'est dans quel film?

Mardi 21 juin 2011 à 13:32

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Mes potes trouvent souvent les meufs, au physique de gamine de douze ans, super bonnes. 

Dans deux heures je vais vendre mon âme à une entreprise où je devrais répondre au téléphone, vendre des trucs inutiles, à des vieux qui veulent juste taper la causette, à des gens qui vont me répondre avec des voix de gamins en me disant que leur parents sont pas à la maison de 7h30 jusqu'à 23h en moyenne, ou tout simplement écouter mon bonjour et raccrocher.

 On nous a même dit en rigolant qu'il pouvait y avoir des concours entre employé pour gagner des chèques cadeau : à celui qui fait les meilleures performances, et puis dix minutes de pause, une clope + un pipi quoi ahaha, du lundi au samedi, un mois entier avec la conscience d'être une belle merde, mais ça on te le dit pas. On te promet des trucs d'avenir, alors que t'es qu'un foutu étudiant à la con, qui veut juste taffer un mois, qui s'y est pris comme un foutu manche, et qui a trouvé que ça.

J'ai vraiment besoin de fric, j'ai vraiment besoin de fric, putain j'ai besoin de fric. Je vais me le répéter combien de fois pour arriver à m'en convraincre? Dis toi que c'est pour tes vacances, t'auras moins envie de pleurer sur la médiocrité de ton sort. Et au moins je travaille pas au Macdall. Ouais. Ouais voilà, je vais mieux. 

Ce soir je vais me remettre dans ma condition normale en enchainant binouzes et clopes en écoutant des groupes - qui vont sans doute être composés de préados, prépubaires, puceaux -,  faire du heavy metal, du rock'n'roll, de la pop, toussa, toussa. 

C'est trop kikoulol le monde du travail.

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